Israël : la forêt brûlée du mont Carmel mettra des années à revivre

Là où se dressaient des arbres centenaires, il n'y a plus que terre brûlée : il faudra des décennies, selon les experts, pour rétablir dans toute sa splendeur la forêt du mont Carmel, ravagée par le pire incendie qu'ait connu Israël.

Pas moins de cinq millions d'arbres ont été réduits en cendre par la tempête de feu qui a ravagé pendant quatre jours près de 5.000 ha de ce que les Israéliens appellent "la petite Suisse", dans le Nord du pays. Et bilan : 42 morts. Site pittoresque, le mont Carmel, habité depuis la préhistoire, déjà mentionné dans la Bible qui y situe la résidence du prophète Elie, surplombe la mer Méditerranée.

Le Fond national juif (FNJ), un organisme relevant de l'Organisation sioniste mondiale, qui gère les forêts, a exhorté les Israéliens à venir y planter de nouveaux arbres pour la fête de Tou Bish'vat, début janvier.

La célébration de cette fête du "Nouvel An des arbres" sera prolongée pendant une semaine et consacrée cette année à "régénérer" le mont Carmel, a expliqué le président du FNJ, Efi Stenzler. Mais selon les gardes forestiers, la nature elle-même se chargera de reverdir ce parc national, sinon qu'il faudra beaucoup de temps. "Le processus de réhabilitation de la forêt prendra de cinq à dix ans", selon Omri Bonneh, le responsable du FNJ pour les forêts de la région de Haïfa, la troisième ville d'Israël. "Bien entendu, en une décennie seulement il ne sera pas possible de retrouver les bois que nous avons aimés. La plupart des arbres brûlés avaient de cinquante à cent ans d'âge", déplore-t-il.

Selon Lea Wittenberg, une environnementaliste de l'Université de Haïfa, "la végétation renaîtra à la vie, mais sous une différente structure et variété". "La nature est très forte et se régénère très vite après des feux, même destructeurs", relève-t-elle. Même si certaines zones qui ont brûlé à plusieurs reprises ces trente dernières années dans la région ne retrouveront plus jamais leur densité de végétation.

De fait, un écologiste de l'Université de Haïfa, Dan Malkinson, remarque que les feux de forêt ont pour effet d'enrichir les sols grâce aux dépôts de cendres, ce qui favorise la régénération rapide de l'écosystème.

Plusieurs semaines seront nécessaires pour mesurer l'étendue exacte du désastre, d'autant qu'aux dégâts des flammes s'ajoute l'impact sur l'environnement des produits chimiques retardateurs et de l'eau de mer déversée à grande quantité par les bombardiers d'eau.

Sur le plan humain, l'incendie du mont Carmel a coûté la vie à 42 Israéliens, pour la plupart des élèves gardiens de prison pris au piège des flammes à bord d'un autobus de l'administration pénitentiaire.

Selon des responsables gouvernementaux cités par la presse, le coût total de la catastrophe pourrait atteindre les deux milliards de shekels (400 millions d'euros). Mais ce calcul n'englobe pas l'achat prévu d'une escadrille de bombardiers d'eau, qui ont fait cruellement défaut, ni la création d'une nouvelle autorité chargée de la lutte contre les incendies.

AFP/VNA/CVN

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